lundi 6 février 2012

LE SYNDROME "OK COMPUTER"


Kid A première écoute. Presque des larmes. C'est pas ça ce que je voulais les mecs. Kesske vous avez foutu ? Moi je voulais Ok Computer N°2, je voulais la suite. Ben oui. Ok Computer vous vous souvenez ça va faire 15 ans, ce si beau disque. Trois mois plus tard, j'ai retrouvé la raison et je leur ai donné raison, à Radiohead. J'avais capté. Et Ok Computer s'en trouva encore plus beau.
Exit (music).
Hier soir en tremblant j'ai chanté presque tout l'album à mes parents. Presque car il y a une chanson que je ne chanterai qu'à une seule personne, la première fois. Bon, pas très Rock'n'Roll tout ça, chanter devant ses parents. Vous ne connaissez pas mes parents; 18 ans en 1969, les vinyles qu'il fallait, l'attitude. Vous connaissez déjà un poil plus mes parents. Le reste ne vous regarde que très peu. Soit. Donc je chante, tremblotant, cherchant les accords et les mélodies.
Après nous parlons. Mon père évoque la folk-country dylanienne du début des Sixties. Sonorité Dobro aidant. Ma mère est surprise, c'est très différent de ce que j'ai écrit jusque là dit-elle. Les chansons sont longues, la plupart du temps sans refrains fédérateurs que tout le monde peut entonner en coeur dans un grand élan de communion presque aveugle.
Ce n'est pas du tout l'objet de "Zinzin".
Un truc m'a toujours profondément troublé lors de discussions à propos de Jeronimo. Certaines personnes sont convaincues, toujours, de savoir ce qu'est Jeronimo, ce à quoi cela devrait ressembler, comment cela doit sonner. Là je dis chapeau ! Waw ! Jeronimo c'est ceci et c'est pas ça. Jeronimo, guitares disto qui décoiffent et grosses basses infra avec des paroles douces-amères cynico-ironico-naïves. Je suis en total respect devant la nostalgie de certaines personnes qui me sont très chères mais comprenez que je m'en fous au bout du compte. Cela ne me fait pas avancer d'un millimètre, que du contraire. Je n'aime pas trop ressasser les recettes "gagnantes" du passé. Mon compte en banque ne chante pas, ne joue pas de guitare, je ne vois pas ce qu'il viendrait foutre dans mon bordel. Les radios ont un sérieux problème avec les artistes, et pas l'inverse. C'est leur problème, pas le nôtre. Nous ne parlerons pas de la télé, drogue dure condescendante pour les masses à la masse, prozac mortel et indolore. Je prends exemple sur Ok Computer et sa suite. Je n'ai jamais dit : Ok Manager ! Vous savez pourquoi ? Je n'ai en jamais voulu. De manager. Ok ?

PS: croyez-le ou non, je m'en tamponne, mais j'ai le numéro du manager de Radiohead. Et il aime beaucoup ce que je fait. Surtout les instrumentaux...